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lundi 17 octobre 2011

Le silence ... sera-t-il le destin futur de l'orgue de la cathédrale de Nouméa. L'équipe des organistes en activité est vieillissant et aucune vocation ne vient assurer la relève.
Il faut s'attendre à ce qu'un jour prochain, plus personne en Nouvelle-Calédonie ne soit plus capable de faire résonner ce bel instrument sous les voûtes de la cathédrale. Nous faudra-t-il nous résoudre à nous contenter de chant a capella ou au son d'un clavier électronique. Devrons-nous nous résoudre à ne plus entendre ses chaudes tonalités et ses envolées romantiques ? Lui qui sonna gravement au départ des fils et des pères pour les deux grands conflits mondiaux, lui qui célébra leur retour et accompagna à leur dernière demeure bien des héros calédoniens, lui pour qui les soldats américains basés à Nouméa taillèrent deux piliers pour soutenir la tribune, lui qui résonna aux jours des victoires en Europe et dans le Pacifique comme aux jours sombres du long chemin du destin commun, finira-t-il comme tant d'autre témoin de l'histoire de ce pays confiné dans un fond de scène poussiéreux et oublié, royaume des cafards et des margouillats.
On explique l'absence de vocation par le peu d'attrait des jeunes et des moins jeunes pour l'orgue ou parce que l'orgue est considéré comme un simple instrument d'église. Le simple nombre de jeunes organistes en France et à travers le monde suffirait à balayer un tel argument. Le nombre de concert d'orgue donné en France et à travers le monde suffirait à démentir ce fait. De nombreux organistes assurent des carrières internationaux et le rayonnement des grands instruments comme celui de Notre Dame de Paris. De grandes salles comme l'Opéra de Sydney possèdent leurs propres orgues à demeure.
Le mal ne serait-il pas plutôt plus profond ? Ce désinterré ne répond-t-il pas au sentiment malheureusement bien ancré qu'il viendra bien quelqu'un de métropole ou d'ailleurs pour "tenir" l'orgue. Il y a bien longtemps qu'aucune formation n'est plus assurée sur le territoire. Il y a plus de quarante année, le président Kennedy au jour de son investiture avait invité ses compatriotes à ne plus se demander ce que leur pays pouvait faire pour eux mais ce que eux pouvaient faire pour le pays. A l'heure où l'on parle de construire un pays, ne faudrait-il pas justement se convaincre d'assurer par nous-même la continuité du leg de nos parents ? Rêvons ensemble qu'un jour prochain des calédoniens se passionnent pour ce leg historique, ces racines communes, cette histoire commune qui nous unit déjà malgré ses vissicitudes. L'orgue, avec ses multitudes tuyaux et ses registres, est en quelque sorte à l'image de ce destin commun à construire où malgré la diversité, ils doivent jouer à l'unisson et trouver le bon accord pour assurer la beauté de la musique.
Rêvons que de nombreux organistes se lèvent en Calédonie ! 
Flore deselle