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lundi 31 août 2009

Le Père Jean de FENOYL


Le R.P. Jean de Fenoyl, succédant au R.P. Decoulange, fut curé de la cathédrale St Joseph de Nouméa pendant dix-huit ans. C’est à lui que l’on doit la plupart des embellissements de la Cathédrale : boiseries du chœur, l’orgue, l’horloge et l’installation du gaz, remplacé depuis par l’électricité. Comme le disait le R.P. Pionnier dans l’un de ses discours, il a aimé la beauté de la maison de Dieu. Une rue de Nouméa porte son nom. Il n'est que justice que nous puission enfin mettre un visage sur son nom car nous pouvons encore jouir de sa générosité et de son abnégation à embellir cette cathédrale du bout du monde.
Une santé ébranlée, le charme des liens de famille, peut-être trop puissants en la circonstance, l’attirèrent vers la France en 1921 et il y resta. Après avoir été directeur spirituel dans différents collèges, la maladie l’obligea à se retirer dans une maison de retraite à Belley, où il mourut le 15 décembre 1937.C’est le R.P. Mulsant qui lui succéda à la Cathédrale jusqu’en 1931.
Dans l'église de Sainte-Foy-l’Argentière, dans le département du Rhône, construite vers 1862-1863 là où la chapelle du Marquis de Fenoyl se trouvait, on peut encore voir la paire de bénitiers muraux, à l’entrée de l’église, qui sont deux valves d’un tridacne géant (coquillage) rapporté d’Océanie par le père missionnaire Jean de Fenoyl vers 1900.

jeudi 6 août 2009

LOUIS THIRY A NOUMEA


Louis Thiry est un virtuose accompli, un musicien total, d’une mémoire et d’une adresse sans égales : on peut le classer parmi les héros de la musique. C’est Olivier Messiaen qui le dit : son œuvre intégrale d’orgue a été enregistrée par Thiry, qu’il admire beaucoup. D’ailleurs, tous ceux qui l’ont entendu et qui l’entendront ne peuvent que l’admirer. Aveugle, Louis Thiry joue toutes ses partitions par cœur ; ce qui tient du prodigue. Il a formé et forme toute une pléiade d’organistes qui lui doivent beaucoup. Concertiste national, il est également un expert respecté, une des personnalités les plus authentiques de la musique d’orgue en France et dans le monde. Son répertoire s’étend du XIII au XXème siècle, avec une curiosité marquée pour la musique médiévale.
A Nouméa, les 21 et 22 avril, il interpréta sur l’orgue de la cathédrale, des œuvres de Clérambault, Buxtehude, Bach, Mozart, Franck et bien sûr Messiaen.
C.B.
Les Nouvelles calédoniennes, 09/04/1994.




Le 75ème ANNIVERSAIRE DE L'ORGUE


Monique Brou au clavier.

Une centaine de personne ont assisté jeudi soir au concert d’orgue qu’ont donné, à la cathédrale, Yves Berge, l’organiste titulaire, et Monique Brou. C’est elle qui a ouvert la soirée en interprétant notamment plusieurs chorales de Jean-Sébastien Bach, des extraits de la messe des paroisses de François Couperin. Yves Berge a ensuite interprété un choral de Jean-Sébastien Bach, la Troisième fantaisie de Camille Saint-Saëns et la Toccata en sol majeur de Théodore Dubois.
Ce concert entrait dans le cadre d’une série qui sera donnée à l’occasion du 75ème anniversaire de l’orgue de la cathédrale.

Les Nouvelles calédoniennes du 05/05/1984.

Une grande Dame calédonienne


Le Mercredi 9 février 1994, Mademoiselle Juliette Clarisse Bernard, Chevalier de l’Ordre National du Mérite, une grande dame calédonienne nous quittait.
Née à Bourail le 5 août 1904, à l’escale du bateau du Tour de Côtes, elle était la fille du maréchal des logis Jules Bernard, gendarme à Thio, et de son épouse Marie-Antoinette Collet, veuve Clémen, qui fut institutrice à l’Ecole de Saint Vincent puis à Voh. Elle descendait en droite ligne de Félix Collet, le premier colon européen ayant fait souche en Nouvelle-Calédonie. Arrivé à Balade le 13 mars 1855, celui-ci était décédé à Canala le 5 novembre 1873.
Elle fut parmi les premières, avec Numa Daly, à œuvrer en faveur des victimes de la lèpre dès avant la guerre. Plus tard, en 1971, avec Jacques Devambez et Henri Carette, Mademoiselle Bernard, organiste à la cathédrale, fut à l’origine de la création des Amis de la musique, qui débouchera trois ans plus tard sur la création de l’Ecole de musique, qui sera territorialisée en 1982. Il avait alors été proposé de donner son nom à l’ETM, mais celle-ci, avec sa modestie et son effacement coutumier refusa et proposa le nom de Jacques Devambez, qui fut adopté.

Les Nouvelles HEBDO, jeudi 17 février 1994

UN VIRTUOSE A NOUMEA


Angelo Turriziani fait partie de ces quelques musiciens dont la seule renommée à travers le monde suffit remplir les salles de concert.
A 79 ans, Angelo Turriziani a joué dans les plus grandes cathédrales du monde. Uruguayen d’origine italienne, il a passé 30 ans de sa vie en Amérique du Sud, où il a notamment dirigé pendant 4 ans le Conservatoire de Montevideo. Installé depuis 1974, il a créé à Toulon la « Semaine internationale de l’Orgue », qui remporte depuis plusieurs années un succès considérable. Pourtant, ce concertiste inlassable et passionné est venu à l’orgue, en quelque sorte, par hasard. A l’âge de 10 ans, il entre au Conservatoire Sainte-Cécile de Rome pour y étudier le piano. Au programme de ses études figure alors, à titre « complémentaire », une année d’orgue. Dès le premier contact, c’est le coup de foudre. Comme une flamme qui s’allume et qui n’a jamais vacillé depuis. L’orgue le séduit par son timbre et la variété de sa couleur musicale. « Il n’y a pas deux orgues au monde qui soient semblables », dit Angelo Turriziani. Chaque pays a d’ailleurs selon lui un orgue qui ressemble à la sonorité de sa langue. « L’orgue français est un peu nasal parce que la langue française l’est aussi. L’orgue italien est plus brillant parce que la langue italienne est plus brillante … »
Invité partout dans le monde, … il veut atteindre tous les publics, et ne partage pas l’opinion selon laquelle l’orgue est lié à la religion. « L’orgue est un instrument profane qui existait bien avant Jésus-christ, dit-il. Même l’Empereur Néron en jouait. Et c’est d’ailleurs un apport de l’Orient. »
Angelo Turriziani rejoint en revanche l’opinion du grand Stravinsky : « La musique, disait-il, ne veut rien dire. On lui fait dire ce que l’on veut !. »

Les Nouvelles HEBDO N° 69, Semaine du 15 au 21 juin 1989.
Photo Jacquotte Samperez

mercredi 5 août 2009


Bien des fois le R .P. Pionnier, bâtisseur de notre Cathédrale et les Pères ses successeurs avaient rêvé d’un orgue qui remplirait de ses sons puissants le grand vaisseau de l’église. Mais la dépense était si forte pour leur maigre budget, qu’ils durent attendre des temps meilleurs.
Hanté par son idée, le R.P. de Fenoyl partit pour la France en mai 1907. Il y allait pour raison de santé, mais il nourrissait dans son cœur le dessein de profiter de son voyage pour ramasser l’argent nécessaire à l’acquisition d’un orgue, qui put suffire aux besoins de notre Cathédrale. En effet, des dons particuliers, venus de nos bienfaiteurs ordinaires, d’une part ; le produit de nombreuses conférences avec projections qu’il fit en plusieurs villes de France, d’autres part ; et l’appoint de sa fortune personnelle lui permirent de commander à la Maison Cavaillé-Coll, un des plus renommés facteurs d’orgue, l’instrument que nous possédons et qui, dans son temps, a coûté 15.000 francs…. La Société le Nickel voulut bien le transporter gratuitement sur l’un de ses voiliers, venant chercher du minerai, et c’est ainsi que le 31 janvier 1909, l’Alice déposait les nombreuses caisses de l’orgue sur le quai de Nouméa.
En même temps que l’orgue, le R.P. de Fenoyl avait commandé en France une charpente de fer, pour la nouvelle tribune, charpente qui fut apportée aussi par l’Alice.
La nouvelle tribune fut reconstruite par un habile entrepreneur, Mr Julienne. La pièce principale repose sur deux robustes colonnes de tamanou. Ces tamanous proviennent de chez Mme Pauty au Mont Mou.
Il fallait encore monter l’orgue et se débrouiller au milieu de l’amas de caisses apportées par l’Alice. En Europe, un monteur accompagne l’orgue mais comment faire venir un monteur quand on est à 6.000 lieues de France. C’est le P. de Fenoyl qui, ayant vu l’orgue montée en France, assura le montage de l’orgue suivant les indications du facteur.
L’orgue fut inauguré le mercredi 29 avril 1909, « fête du saint missionnaire, le Bienheureux Chanel, premier martyr de l’Océanie, mort pour la foi à Futuna, le 28 avril 1841 ».
L’inauguration se déroula à 8 h. ½ du soir par Monseigneur Chanrion entouré de tout le clergé de Nouméa et suivi des Messieurs du Comité de l’Eglise.
C’est le R.P. Pionnier qui remercia en chaire les généreux donateurs et fit une exposition sur toute la théorie et l’histoire de la musique religieuse.
Depuis, orgue et cloches mêlent leurs chants sur nos berceaux et nos cercueils ; elles suivent les fidèles à toutes les grandes étapes de la vie : le baptême, la première communion, le mariage et la mort.
Pendant la dernière guerre, le RP Boileau, pour plus de sécurité, voulut réaliser un projet dont on avait parlé depuis longtemps : ajouter deux colonnes à la tribune. Mr Maurice Lafleur fit don de deux troncs de tamanou provenant de la baie du Sud. Les Américains, bien outillés, les pris en charge et les ont rapportés plus tard, transformés en magnifiques colonnes . Le montage fut fait par la maison Russ et Sanuy...

R.P. Boileau
Histoire de la cathédrale de Nouméa
1853-1953

" La Société le Nickel voulut bien le transporter gratuitement sur l’un de ses voiliers, venant chercher du minerai, et c’est ainsi que le 31 janvier 1909, l’Alice déposait les nombreuses caisses de l’orgue sur le quai de Nouméa. En même temps que l’orgue, le R.P. de Fenoyl avait commandé en France une charpente de fer, pour la nouvelle tribune, charpente qui fut apportée aussi par l’Alice."
P.Boileau, Histoire de la Cathédrale de Nouméa